Quels sont les différents types de tailles ?

CONSEILS

Quels sont les différents types de tailles ?

Pour commencer, y-a-t-il une différence entre “taille” et “élagage” ? Lorsqu’on ouvre un dictionnaire, on trouve les  mots “taille” et “élaguer”. Voici ce qu’on peut lire :

Taille : “Action de tailler, de couper”.

Élaguer : “Couper les branches inutiles ou nuisibles d’un arbre”.

Le Larousse ne nous aide pas beaucoup sur ce coup mais la bonne réponse est peut-être que pour la plupart des gens, il n’y en a pas. La différence que certains font entre ces deux notions réside dans le fait que les différentes techniques de tailles sont des interventions douces et d’accompagnement de l’arbre dans sa croissance. L’élagage est une intervention plus sévère qui est engagée par les nécessités plus pragmatiques de la vie de tous les jours : la sécurité des riverains et des usagers d’un lieu, la proximités de bâtiments, etc.

Quoi qu’il en soit, il existe de nombreuses techniques de taille qui se choisissent en fonction de plusieurs critères tels que l’âge de l’arbre, son état sanitaire, l’orientation esthétique à lui donner ou à entretenir. Voici une liste non-exhaustive des différentes tailles :

  • Taille de formation
    Elle sert à structurer un arbre dès sa jeunesse, à le guider dans sa croissance. elle se pratique donc sur de jeunes sujets et consiste à supprimer certaines branches en privilégiant la conservation des charpentières et des branches secondaires. Le but est à la fois esthétique, afin de sculpter la forme future de l’arbre, mais aussi d’équilibrer le volume de sa ramure par rapport à celui des racines.

  • Taille d’élévation de la couronne :
    La taille d’élévation de la couronne permet la cohabitation de l’arbre avec les éléments de son environnement, particulièrement en milieu urbain (fils électriques, de téléphones, immeubles, voies, etc). Il s’agit soit de former un tronc sans branches basses sur un jeune arbre, afin de de lui offrir une silhouette haute, soit de réduire les branches basses d’un arbre plus vieux afin de dégager l’environnement immédiat de l’arbre pour les usagers (passage de piétons, de voitures, mauvaise visibilité, etc) ou simplement d’éviter les grosses coupes en agissant uniquement sur les petites branches basses.

  • Taille de réduction de couronne sur tire-sève :
    A l’inverse de la taille précédente, la réduction de couronne consiste à diminuer le volume du houppier, et donc de l’arbre pour l’adapter aux lieux. On peut notamment avoir recours à cette taille pour éviter que des branches touchent et endommagent des câbles du domaine public (lignes électriques, câbles téléphoniques, etc.). Une variante, la taille de restauration de la couronne consiste à redonner forme à un arbre endommagé par les aléas du climat (orage, tempête, etc) en supprimant les branches maîtresses abîmées. Afin de favoriser la cicatrisation des coupes, cette taille s’effectue sur tire-sève (petite branche conservée juste avant la coupe).
  • Taille d’éclaircie :
    Le but de cette technique est d’aérer la couronne et d’alléger l’arbre. Elle consiste à supprimer les branches en surnombre ou mal orientées mais également les rejets et bois morts. Cela permet de plus d’amener de la lumière à l’intérieur du houppier afin de lui assurer une meilleure santé. En effet, le manque de lumière peut amener l’arbre à subir les attaques d’un parasite ou d’un champignon. Il est conseillé d’effectuer régulièrement cette taille.

  • Taille d’accompagnement :
    Cette taille concerne plutôt les arbres d’ornement âgés et arrivés à un stade avancé de développement, voire les sujets vieillissants et en déclin. C’est une taille douce et suivie qui permet de maintenir le houppier dans son volume en supprimant les bois morts ou branches abîmées.

  • Taille sanitaire :
    Il s’agit de la taille d’entretien primordial de l’arbre surtout lorsque l’état sanitaire montre diverses faiblesses. C’est le cas notamment à la suite d’une mauvaise gestion de l’arbre dans la durée. Dans ce cas le travail consiste à supprimer les bois morts, les branches nécrosées, malades, trop proches les unes des autres (branches frotteuses) et mal orientées. Le but est de diminuer les risques de chute de branches.

  • Taille architecturée :
    Il s’agit d’une taille purement ornementale qui permet de créer, maintenir et contrôler le volume de l’arbre selon une forme, souvent géométrique, définie dès la taille de formation de l’arbre. Il existe plusieurs styles tels les tailles en rideau, en boule, pyramidal, en tête de chat, etc.

  • Taille sévère ou de restructuration :
    C’est plus précisément ce qu’on appelle “élagage”. Cette taille beaucoup plus drastique consiste à couper des branches inutiles, soit parce qu’elles gêne les habitations ou la circulation en milieu urbain par exemple, soit pour favoriser la production de feuillages et de rejets. On parle également de taille de ravalement lorsqu’on rabat les branches à même le tronc. Lorsque l’on souhaite modifier la forme de l’arbre il est toutefois préférable d’adopter la taille raisonnée ou douce.

Dans tous les cas, il est clair que tailler un arbre requiert à la fois un matériel de coupe adéquat, des équipements de sécurité, et une bonne connaissance des arbres et des techniques de taille. En l’absence d’une ou de plusieurs de ces conditions, il est préférable de faire appel à un professionnel.