Qu’est ce que le chancre coloré ?
La maladie :
Le chancre coloré du platane est une maladie causée par un champignon microscopique (Ceratocystis platani) qui s’attaque exclusivement au platane. Le champignon s’installe dans les vaisseaux de l’arbre et bloque ses canaux, le condamnant à mourir par assèchement en 2 à 5 ans. Le dépérissement de l’arbre et des colorations bleues-violacées en forme de flammes sur le tronc et les branches maîtresses constituent certains des symptômes de la maladie visibles à l’oeil nu. Sur l’arbre abattu, on peut observer des stries noires sur la coupe transversale.
Une menace pour le patrimoine arboré du canal du Midi :
La maladie aurait probablement été introduite en France lors du débarquement de Provence (Marseille) en 1944/45 par le biais des caisses de munitions américaines fabriquées en bois de platane infecté.
Depuis, plus de 50 000 platanes, victimes du chancre coloré, ont été abattus en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. La maladie, menaçant le patrimoine du canal du Midi, s’est propagée en Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et dans d’autres régions. Le chancre coloré progresse malgré les mesures de lutte mises en place par VNF (Voies Navigables de France). Sur les 42 000 platanes qui bordaient le canal du Midi initialement, plus de 17 000 ont été abattus (chiffres janvier 2017). Aujourd’hui la maladie s’étend de la proche agglomération Toulousaine à la Méditerranée.
Transmission :
Le parasite se propage très vite. L’eau, l’air et le sol sont les vecteurs qui assurent son transport et provoquent des contaminations de proche en proche :
- au niveau racinaire (les racines du platane, soudées entre elles, facilitent la transmission du chancre coloré)
- par contact avec une simple blessure (scie, sécateur, corde, pare-choc ou coque de bateau souillés par des débris de platanes contaminés etc.).
Mesure et préservation :
Aucun traitement préventif ou curatif n’a encore été trouvé à ce jour. Pour lutter contre la maladie et son expansion, les arbres atteints sont abattus et le bois est brûlé sur place pour détruire le parasite. Il convient d’assurer les mesures de prophylaxie rendues obligatoires par l’arrêté ministériel du 31 juillet 2000 (et arrêtés préfectoraux prescrivant les abattages), d’assurer la sécurité des riverains et agents d’exploitation et de maintenir l’ouvrage du canal du Midi. VNF applique ainsi cette réglementation et met en oeuvre un programme d’abattage progressif.